Description
Le circuit Vauban parcourt des quartiers historiques pour vous faire découvrir les points d’importance stratégique d’une des forteresses les plus imposantes d’Europe.
Le circuit porte le nom de Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), l’illustre ingénieur militaire de Louis XIV. Désigné dès l’âge de vingt-deux ans ingénieur militaire responsable des fortifications, Vauban a créé ou élargi au total plus de 160 forteresses. En 1684, Vauban se vit confier la direction technique du siège de Luxembourg. Lorsqu’il s’approcha de Luxembourg dans les rangs des troupes françaises ennemies, les Espagnols régnaient sur la place forte qui, à partir du Moyen Âge, avait été marquée tour à tour de l’empreinte de diverses puissances étrangères.
Sur les traces de l’ingénieur militaire Vauban, vous découvrirez les sites témoignant du passé militaire de Luxembourg, ressentirez le charme originel de l’ancienne ville basse du Pfaffenthal et jouirez de vues panoramiques impressionnantes sur la ville depuis les hauteurs fortifiées. Aménagée en place forte fédérale lors de la présence prussienne, la ville était considérée comme imprenable jusqu’à son démantèlement.
Itinéraire
Le point de départ du circuit Vauban est le Rocher du Bock, promontoire rocheux environné de pentes escarpées dont le comte Sigefroi avait reconnu l’importance stratégique de son emplacement lorsqu’il y érigea son château fort au Xe siècle, véritable berceau de la future ville haute. Après que le château fort fut détruit et tombé en ruines fut construit sur le Rocher du Bock, sous domination habsbourgeoise et espagnole jusqu’en 1620, un premier fort qui fut détruit en 1684 lors de la prise de Luxembourg par les Français. Ensuite, Vauban fit reconstruire les anciennes fortifications du Bock sans trop les modifier. Ce n’est qu’ultérieurement, sous le règne de Marie-Thérèse, que le fort fut renforcé de vingt-cinq chambres à canons souterraines, les casemates du Bock (1744-45). En empruntant le pont du château, le circuit Vauban passe devant le Conseil d’État afin de continuer derrière d’anciennes maisons bourgeoises abritant aujourd’hui différentes sections du Musée National d’Histoire et d’Art. L’entrée de cet institut culturel se trouve du côté des façades principales de ces maisons patriciennes dans un bâtiment contemporain situé au vieux Marché-aux-Poissons. Nous continuons pour passer sous l’arceau de la première porte de Pfaffenthal en contrebas du musée et nous longeons le Bastion inférieur du Gouvernement (1606) pointant vers le ciel. Nous quittons l’enceinte fortifiée médiévale de la ville haute en passant par la porte à arc ogival des Trois Tours. La tour carrée centrale de l’ouvrage date de l’époque de la deuxième enceinte fortifiée (probablement vers 1200) ; elle fut flanquée de deux tours rondes au XIVe siècle. Nous traversons la rue en empruntant le passage pour piétons et profitons par la suite de la vue panoramique près d’une des nombreuses échauguettes, communément appelées tourelles espagnoles. Après, nous descendons la Montée de Pfaffenthal vers la ville basse, située de part et d’autre des rives de l’Alzette qui, avec la ville basse du Grund, forme le plus vieux quartier de la ville. Là où l’ancienne route consulaire reliant Reims, Arlon et Trèves traverse l’Alzette, un petit village s’était déjà implanté à l’époque des Romains. Au Moyen Âge, c’étaient avant tout des artisans et de modestes tanneurs, brasseurs et teinturiers qui s’établissaient au Pfaffenthal, dont le nom fait référence aux moines de l’abbaye bénédictine d’Altmünster qui travaillaient la terre dans cette vallée fertile. De nos jours encore, les ruelles de ce charmant quartier témoignent de l’atmosphère très vivante d’antan. En suivant la rue Laurent Menager, nous passons devant l’ascenseur panoramique (2016) et nous dirigeons vers le symbole du Pfaffenthal, les Tours Vauban, tours massives bien préservées qui portent le nom des constructions médiévales qu’elles vinrent remplacer : la Porte d’Eich et la Porte des Bons Malades (de l’autre côté de l’Alzette). Vauban reconnut, lors du siège des Français, que le Pfaffenthal, qui n’était guère fortifié, et les hauteurs adjacentes constituaient les points faibles de la forteresse. C’est la raison pour laquelle il fit intégrer ces parties dans l’enceinte fortifiée de la ville en 1685. Il renforça les hauteurs par deux forts et verrouilla la vallée au moyen d’un mur de protection qui reliait le Fort Berlaimont du côté ville aux nouveaux forts des hauteurs du Grünewald de l’autre côté. Vauban assura également la défense de la vallée en y érigeant ces deux tours défensives. De plus, des fossés profonds (mis à jour en 1997/98), des ponts basculants lourds et des meurtrières tenaient l’ennemi à l’écart. Si toutefois celui-ci réussissait à s’approcher d’une tour, il y avait toujours la possibilité de l’arroser de poix ou d’huile brûlante versée par les ouvertures (mâchicoulis) de la galerie en encorbellement. Par les portes de l’étage supérieur, on accédait au chemin de ronde des murs de protection. Devant la Porte d’Eich se trouve un deuxième ouvrage fortifié (ravelin) en forme de flèche, qui protégeait le fossé de la porte depuis 1743. Sa maçonnerie en surface fut démolie en 1872 et reconstruite il y a peu de temps. La haute cheminée élancée au bord de la rivière est l’un des vestiges d’une station de pompage (1876) d’où l’on pompait l’eau de source du fond de la vallée vers la ville haute. Entre les deux Tours Vauban, un mur de protection enjambe l’Alzette sous forme de passerelle dite « Béinchen ». Nous nous engageons sur son chemin de ronde, autrefois muni de parapets et de meurtrières (partiellement reconstruits voici quelques années), et nous atteignons la rive opposée de l’Alzette dont l’accès pouvait être fermé par des claires-voies incorporées aux trois arches du pont. Arrivés à la hauteur de la rivière, nous jetons un regard sur le pont du Pfaffenthal (1912). En 1990, un peu plus en amont, furent mises à jour les fondations du pont romain qui avait été la voie de passage la plus importante jusqu’au Moyen Âge. Depuis la Porte des Bons Malades*, nous avons la possibilité de monter soit directement au Niedergrünewald en empruntant une longue cage d’escalier de l’époque longeant le mur d’enceinte historique, soit de continuer notre visite par un cheminement à pente plus douce et sans escaliers, via la rue Vauban et la rue des Trois Glands, également appelé « Hiel », et qui permet aussi d’accéder au Fort Niedergrünewald. * Pendant la saison touristique, un film retraçant les origines de la ville est diffusé à l’intérieur. En montant les escaliers, nous rencontrons, à mi-hauteur entre le faubourg et le Niedergrünewald, la ligne de chemin de fer Luxembourg-Ettelbruck. Le tracé de 1859 nous emmène dans la ville en passant par une porte de la forteresse munie de meurtrières. À la fin de notre montée, nous atteignons le Fort Niedergrünewald, érigé en 1684/85 par Vauban. Le Fort Niedergrünewald était composé de trois bastions, de deux ravelins et d’un réseau de mines souterrain étendu. Après le démantèlement des fortifications, une partie du bastion gauche en terrasses fut préservée. Depuis le Fort Niedergrünewald, nous (re)descendons vers la « Höhlental » (« vallée des grottes »), aussi appelée « Hiel ». En 1684/85, Vauban fit construire la Porte du Grünewald, dite « Höhlentor », pour assurer la défense de l’étroite vallée transversale de l’Alzette par laquelle passait l’ancienne route romaine vers Trèves (aujourd’hui rue des Trois Glands). La tour, renforcée par un fossé, un pont-levis et un mâchicoulis, fut ultérieurement transformée et exhaussée d’un étage. Les murs de protection adjacents furent démolis en 1875. Presque entièrement préservés sont les trois dépôts à farine situés sur un seul étage un peu en contrebas de la porte. Au-dessus de la Porte du Grünewald s’ouvre un chemin forestier étroit qui nous mène de nouveau vers les hauteurs. Nous traversons les vestiges du Fort Obergrünewald, devant lesquels nous repassons avant de découvrir le Fort Thüngen. Les vestiges de ce fort, qui doit son nom au sergent général de bataille Adam Sigismund von Thüngen, disparurent sous une couche de terre lors du démantèlement de 1876. La transformation du site Dräi Eechelen en parc par des paysagistes en fit un lieu de récréation et de détente pour la population. Le Fort Thüngen, Musée Dräi Eechelen se situe au cœur du parc éponyme, dont le nom provient des trois glands dorés en pierre qui surmontaient les tours du réduit du Fort Thüngen. Les Autrichiens ont construit les fortifications et leurs spectaculaires casemates, galeries et mines en 1732- 33, lesquelles sont en grande partie conservées dans l’état original de leur dern se reflète d’ailleurs dans plus de 600 objets et documents originaux exposés datant de la fin du Moyen Âge au début du 20e siècle. Les expositions permanentes et temporaires nous donnent un aperçu général de la « Gibraltar du Nord » et nous font découvrir les particularités remarquables de la forteresse de Luxembourg. Depuis 2018, faites l’expérience d’une visite numérique et explorez l’exposition ainsi que les casemates de façon interactive en 3D depuis votre domicile ou en déplacement. Le bâtiment même du musée atteste de manière unique du lien qui unit le passé et le présent. Sa galerie* souterraine de 169 m de long creusée dans la roche nous permet de rejoindre, depuis le Fort Thüngen, le Fort Obergrünewald, construit sous Vauban après 1684. * Cette galerie est accessible durant les heures d’ouverture du musée en compagnie d’un membre du personnel. Les visiteurs sont priés de se diriger vers le guichet d’accueil du musée. Les restes de ce fort ont été mis au jour et partiellement reconstruits en 2009. Aujourd’hui, l’extrême pointe du bastion droit (sud-est) est toujours gardée par une tourelle espagnole, qui fut autrefois une échauguette. Le flanc du fort situé côté ville nous offre une vue panoramique exceptionnelle sur la ville haute. Au premier plan, nous apercevons le rocher du Bock avec ses chambres à canons fissurées et soufflées dans la roche (casemates), renduesière phase de construction en 1836- 37 par les Prussiens. L’histoire de la forteresse et celle du pays sont étroitement liées. Ce développement historique inutilisables après 1867 lorsque les ouvertures dans la roche furent élargies. Le circuit Vauban quitte les hauteurs du Grünewald et nous mène vers la ville basse de Clausen. C’est ici que la Porte Mansfeld (érigée avant 1600 par le comte de Mansfeld et renforcée en 1684/85 par Vauban), dont plus aucun vestige ne subsiste, barrait l’accès à la forteresse du côté nord-est. Nous traversons l’Alzette pour nous diriger vers l’auberge de jeunesse dans la rue du Fort Olizy en passant sous les hauts arceaux du viaduc élégant qui date de 1858/61. À partir de là, nous remontons vers le point de départ de notre périple en longeant le pied du rocher du Bock.
Pour votre sécurité
Aucune mesure de sécurité particulière n'est requise, mais soyez prudent sur les pavés mouillés.
Équipement
Aucun équipement spécial n'est requis pour cette visite.
Arrivée
Utilisez les transports publics gratuits pour vous rendre à l'arrêt Pfaffenthal, Um Bock ou Clausen, Plateau Altmünster avec les lignes de bus 9 & 14.
Accès:
Suivez les panneaux qui vous conduisent au Bock-Feslen dans la rue Montée de Clausen, ou entrez Montée de Clausen dans votre GPS.
Parking:
Des places de parking pour les voitures sont disponibles dans les rues parallèles proches.