L’itinéraire de Charel Braquet le mène d’abord, et comment pourrait-il en être autrement, vers le paddock dans lequel se trouvent les chevaux. Un coup d’oeil rapide lui suffit pour s’assurer que tout s’y passe pour le mieux : « En étant en contact régulier avec les chevaux, on apprend à les comprendre – tout comme ils parviennent à interpréter nos mimiques. Quand je suis de mauvaise humeur, ils le remarquent et adaptent leur comportement. Dans ces cas-là, je fais une pause, le temps de redescendre. Le travail peut alors reprendre et je me sens renaître », s’extasie-t-il.
Sa ronde le conduit ensuite à la maison des abeilles, où un essaim d’apprentis apiculteurs en tenue d’astronaute l’attend. Accompagnés de l’apicultrice Dana Ross, ils regardent un cadre qui grouille de petites ouvrières. Soudain, les enfants s’agitent : « Là ! La reine », s’écrie l’un d’eux. Charel Braquet sourit. Ici aussi, tout va bien. En passant à côté des lapins, chèvres et ânes, il se dirige vers le vaste potager. Il y retrouve Romain Mores, le jardinier-paysagiste et son fils Simon, qui souhaite marcher sur les traces de son père et suit un apprentissage à la « Robbesscheier ».
Alors que les plants de tomates tiennent compagnie aux cornichons et aux piments dans la serre, les betteraves rouges et blanches n’attendent que d’être récoltées à l’extérieur. « Ce matin, j’ai déjà amené des carottes, des courgettes et des petits pois au restaurant. Peut-être que tu les retrouveras dans ton assiette tout à l’heure », souffle le jardinier à son collègue. En effet, quelques instants plus tard, Charel Braquet est rappelé à l’ordre par son estomac. Dans le restaurant de la « Robbesscheier », comme dans le reste de l’entreprise, on met l’accent sur le caractère durable et local. C’est pourquoi Charel y opte pour l’assiette « 0 kilomètre », un plat composé uniquement de produits ultra-locaux, cultivés sur place, issus de fermes ou de chasses des alentours.